Bonjour à tous, 

Un témoignage à chaud de ce que je viens de vivre.

J’ai eu 27 ans mercredi 24 avril, et j’ai bien failli ne jamais les atteindre.

Je me sentais essoufflée plus facilement depuis quelques mois, je suis forte et je n’avais pas repris la natation à la rentrée de septembre suite à une tendinite et surtout un manque de motivation à l’approche de l’hiver. Alors malgré les 20 kgs perdus en 2 ans, je me suis dit qu’avec l’âge avançant, les premières conséquences de mon surpoids commençaient à arriver…

Mi-mars, je suis en arrêt de travail (pas pour raison de santé mais à cause de la pression liée au travail) : on me fait remarquer pour la première fois ma mauvaise respiration (2 personnes différentes, à deux moments différents). Je mets ça sur le stress et l’anxiété, en lien avec mon arrêt. Mais je passe alors une journée totale avec une énorme douleur au mollet après avoir eu ce que je crois alors être une crampe nocturne. Ça ne passe pas, je file au médecin. Je lui indique mon essoufflement qui n’est pas constant à ce moment et ma vive douleur au mollet, tout en lui évoquant la crainte d’une embolie pulmonaire. Il pense que c’est uniquement musculaire car je ne présente pas « TOUS »  les signes d’une phlébite. Il m’oriente tout de même vers un angiologue qui ne verra rien au doppler (il n’a pas regardé à l’endroit précis où est mon caillot). Je suis rassurée et je continue ma petite vie, je reprends le travail.

Chaque semaine, j’ai un truc niveau santé qui débloque : douleur vive au ventre, migraine sur 2 jours, … Mes collègues (je suis leur Responsable) me disent que ce n’est pas anodin et qu’il faut absolument que je me détende (je suis en direction depuis 3 mois). À nouveau, elles comme moi nous mettons ça sur mon anxiété, mon stress. Pour autant, je ne ressens aucun stress, le mal être lié au travail est passé. Peut être que mon corps s’exprime inconsciemment…

En début de semaine, j’évoque mon essoufflement avec une collègue. Jeudi et encore plus vendredi la semaine dernière (18 et 19/04),grosse aggravation : impossible de restée debout sans me sentir exténuée en moins de 2 minutes, marcher 20 m m’essoufle, impossible de tenir une conversation après avoir marché 10 m … j’en reparle à cette même collègue et à une autre. A ce moment, la seconde me dit « oui j’ai remarqué ton essoufflement l’autre jour, et à la réunion, j’ai mis ça sur le stress … » Je repars à mon bureau et je me stoppe , toute contractée : je viens de recevoir trois décharges de suite au niveau de la cage thoracique.

Rdv en urgence au cabinet le plus proche : l’embolie ça ne s’entends pas à l’oreille. Elle confirme mon essoufflement et ma tachycardie. Prise de sang au plus vite le lendemain matin prescrite + radio des poumons dès que possible mais que je me ferai finalement pas.

Prise de sang à 9:00 samedi matin, à 12:00 le médecin du Laboratoire m’appelle : je dois me rendre aux urgences les plus proches le plus rapidement possible. J’ai peur, je m’effondre en pleurs dans les bras de mon compagnon. J’appelle ma maman pour la prévenir et nous partons au Centre Hospitalier. 

Prise en charge directe, angioscanner et verdict : 

EMBOLIE PULMONAIRE BILATERALE MASSIVE !

Les 2 poumons ont été touchés : au départ dans les petites veines par de petits caillots puis un gros venu boucher l’artère pulmonaire.

Le lendemain, je passe un doppler. Le cardiologue trouve très rapidement le caillot qui emplie les 2/3 de ma veine/artère (3mm sur 8mm). Le caillot a commencé à calcifier. Ça veut dire qu’il est là depuis longtemps, qu’il était déjà bien là il y a un mois, et surtout que les anticoagulants ne suffiront peut être pas.

4 jours d’hospitalisation car, malgré mon surpoids et ce qu’en disent la plupart des médecins, je suis en excellente santé. Je n’ai pas eu besoin d’oxygène. Le cardiologue me laisse sortir la veille de mon anniversaire.

A première vue le cœur n’est pas touché mais contrôle dans 3 semaines car « échographie cardiaque à la limite de la normale ». Je suis sous anticoagulants pour je ne sais combien de temps (3 mois minimum, mais peut être 6 mois, 1 an ou à vie), je porte de magnifiques bas de contention…

Contrôle également du caillot dans 3 semaines et opération si les anticoagulants ne suffisent pas.

Des tests génétiques sont actuellement en cours tout comme une recherche de tumeurs cancéreuses pour éliminer toute autre cause mais le cardiologue en est persuadé, je suis une énième victime de la PILULE.

Malgré la fatigue et l’essouflement toujours présent mais moindre, je m’en sors visiblement bien, tous n’ont pas eu cette chance…

…Et moi j’ai encore du mal à réaliser qu’à quelques minutes, heures ou jours près, j’aurai pu mourir …

Aurélie, rescapée de la pilule Optidril (2e génération)