Bonjour, je m’appelle Célia et durant l’été 2015, alors que j’avais 20 ans, j’ai été victime d’une embolie pulmonaire.

Ayant de nombreux effets secondaires lors de l’utilisation de moyens de contraception hormonaux, je me fais poser un stérilet au cuivre en novembre 2014. En juin 2015, je découvre que je suis enceinte de 5 semaines, alors que le stérilet n’a pas bougé et est bien placé. Mon ami et moi ne voulant pas d’un enfant, je subis une IVG chirurgicale. Mon gynécologue me prescrit alors la pilule Jasminelle comme moyen de contraception. Quelques semaines plus tard, j’apprends que ma pilule augmente fortement le risque de thrombose. Angoissée, je décide d’en parler à mon gynécologue, qui ne prend pas mes doutes au sérieux, m’expliquant que les thromboses sous pilule restent rares, même avec Jasminelle. Il refuse de me faire passer le test de risque thrombogène, mais consent à me prescrire Trinordiol, qui présente moins de risques au niveau veineux.

En juillet, des douleurs semblables à des points de côtés très intenses font leur apparition. Mon souffle est court, je ne suis pas clairement essoufflée mais je ressens comme des « blocages » et ne peux pas inspirer l’air au maximum. Inquiète à nouveau, je consulte plusieurs médecins, qui refusent de me prescrire des tests de d-dimères pour ne pas « m’alimenter », tournent mon angoisse au ridicule et m’assurent que je ne fais que de l’asthme. En août, je développe des palpitations et ai un pouls au repos de 120. Les douleurs et l’essoufflement se font de plus en plus intenses. Je consulte un énième médecin, qui m’envoie aux urgences « pour me rassurer ». Après 10 heures d’attente insoutenables aux urgences, le diagnostic tombe  : j’ai une embolie pulmonaire. Elle est d’un seul côté et n’est pas énorme, ce qui peut expliquer le fait que mes symptômes n’étaient pas très équivoques. Mais elle est bien là. On me fait passer des tests génétiques, qui s’avèrent tout à fait normaux. La cause de cette embolie pourrait être l’IVG, la prise de la pilule ou les deux. On ne sait pas trop, et on ne saura jamais.

L’année qui a suivi ces événements a été très difficile pour moi. Je suis restée très angoissée, à l’affût du moindre symptôme suspect, pendant plusieurs longs mois, même lorsque j’étais encore sous anticoagulants. Les douleurs ont continué longtemps après que le caillot ait disparu, sans qu’on comprenne bien pourquoi, ce qui m’a encore valu moult railleries de la part des médecins que j’ai consultés pour y voir plus clair. Aujourd’hui j’ai repris confiance en mon corps et ma vie est redevenue semblable à ce qu’elle était avant cette période. Je le dois entièrement à mon ami et ma famille, qui ont toujours été là pour me soutenir. Si je vis à nouveau sereinement, c’est grâce à eux.

Je pense que le plus dur dans cette histoire, aura été de me sentir « abandonnée » par les médecins. C’est sur ce site que j’ai appris le plus de choses sur les symptômes de l’embolie pulmonaire, en lisant les témoignages et sans ces derniers, je ne serais peut-être plus là pour en parler. C’est pourquoi aujourd’hui, plus d’un an après mon embolie pulmonaire, j’ai décidé d’ajouter le mien. J’espère que cela permettra à des personnes qui « sentent » que quelque chose ne va pas, comme c’était mon cas à l’époque, de ne pas se laisser faire et d’insister auprès des médecins pour avoir les tests adaptés. Une prise de sang à la recherche des d-dimères ne coûte pas cher, donne des résultats sous 2 heures et peut sauver une vie. Alors ne laissez pas la vôtre vous échapper et écoutez ce que vous dit votre corps. La vie vaut la peine d’être vécue !