J’avais 17 ans quand j’ai commencé à prendre la pilule HOLGYEME, en novembre 2009. Je n’avais pas du tout d’acné à l’époque mais pour pourtant, c’était le générique de DIANE 35. En janvier 2010, j’étais en terminale littéraire, je préparais mon BAC en internat, et j’ai été prise de violentes migraines qui ne passaient pas. J’ai eu le droit de me réfugier dans l’infirmerie de l’établissement, dans le noir le plus complet et à l’abris du bruit, car je ne supportais plus rien, même marcher était insupportable, j’avais horriblement mal à la tête, aux yeux. Je suis rentrée chez moi un jeudi, et ai consulté mon médecin de famille, qui m’a prescrit du Zomigoro (un traitement pour les migraines fortes). Le soir même je me suis couchée très tôt après la prise mais ayant toujours mal, je me suis réveillée, et lorsque j’ai allumé la lumière de ma chambre, impossible d’attraper quoi que ce soit, ma vue avait bougé, je ne pouvais rien saisir. J’avais tellement mal que je ne pouvais pas appeler mes parents qui étaient un étage plus bas, il a fallu que je me serve de mon téléphone portable. Lorsque je me suis levé pour aller aux toilettes le temps qu’ils appellent le SAMU, je suis tombée, et ai fait une crise d’épilepsie. Lorsque j’ai repris connaissance, il y avait 5 personnes en plus de mes parents dans ma chambre, et j’ai ensuite été emmenée aux urgences. Là bas, on m’a fait passer un scanner, qui n’a rien révélé (le caillot ne saignait pas, donc rien de visible) on m’a donc laissé dans un box de longues heures, en me disant que ça allait passer que c’était « juste » une migraine accompagnée. Mon seul ami à ce moment là était du doliprane. J’avais tellement mal que je ressentais le besoin de tenir mon œil gauche, car j’avais l’impression qu’il allait sortir de ma tête. Ma vue se dégradait toujours un peu plus, et j’ai ensuite était prise de vomissement. Mes parents, de plus en plus inquiets, ont exigés que je vois un neurologue. On m’a donc laissé rentrer chez moi dans cet état en me disant que je verrais le neurologue le lundi suivant en consultations externes. Ce sont mes parents qui m’ont emmenés à Marseille (soit à 1h de chez moi) voir mon neurologue, qui a immédiatement prit en considération mon état et qui m’a faite passer en priorité par les urgences pour me faire réaliser un IRM. A la suite de cela, le verdict a bien été que j’avais une thrombophlébite cérébrale suite à la prise d’œstrogène. Le risque était la rupture d’anévrisme. J’ai été hospitalisée de suite en neurologie, et mise sous héparine, malheureusement j’ai été résistante à ce traitement et ai fait plusieurs phlébites (principalement dans les bras, aux plis des coudes), j’ai donc réalisé un bilan hématologie qui a révélé un facteur 2 de Leiden et un déficit en protéines C. Ce qui explique pourquoi le traitement par Calciparine n’était pas concluant. Ca a été très dur de rester 1 mois et demi loin de chez moi et de voir des gens si inquiets autour de moi, j’étais considérée « épileptique » donc je n’avais pas le droit de me déplacer seule hors de ma chambre les premiers temps. Mais je n’ai gardé aucunes séquelles, ma vue est revenue lorsque le caillot s’est résorbé, j’ai été sous préviscan 1 an, mais à ce jour, je n’ai plus de traitement, sauf en cas de grossesse, allitement, voyage prolongé. Ma plus grosse séquelle, je dirai que cela a été l’acné ; je n’en avais pas, et finalement d’avoir arrêté a pilule si soudainement, j’ai eu de l’acné sévère pendant 9 ans. Jai réussi à m’en débarrasser par un traitement dont le nom n’est plus à donner, mais moi il m’a sauvé. Je suis interdite de prise d’hormones à vie, à cause du Facteur de Leiden, et du déficit en protéine C que j’ai et qui pourrait m’être fatale. J’ai une pensée pour toutes ces femmes que la pilule n’a pas épargnée et toutes les familles endeuillées. Claire, 29 ans.