J’ai 24 ans, ai commencé la pilule en 2006 (Trinordiol puis Daily G) sans aucun problème pendant près de quatre années. A la suite d’un arrêt d’un mois j’ai repris ma contraception habituelle et noté quelques effets bénins, ma gynécologue m’a donc conseillé de changer mon contraceptif pour une pilule « nouvelle génération » : la Désobel Gé 30 (puis D. Gé 20).Je trouve que faire part de mon témoignage (un de plus) sur le site de l’AVEP est de l’ordre du devoir mais ne veux pas profiter de cette occasion pour laisser place au pathos ; je me limiterai donc à certains symptômes auxquels j’ai été (et pour certains suis encore) confrontée.A ce jour j’ai arrêté toute pilule depuis 2012. Malgré de nombreux problèmes de santé de tout ordre qui m’obligèrent à consulter divers médecins -et même une hospitalisation d’un week-end (D-Dimères à 1700)- ce n’est que grâce à mon bon sens que je dois l’initiative d’arrêt du dit contraceptif. L’élément qui continue de me sembler le plus invraisemblable est certainement que pendant cette période je me suis étrangement confronté à un monde médical sourd (voire aveugle) lorsqu’il s’agissait de mettre possiblement en cause les pilules dernière génération (comme si nous n’étions pas en train de parler d’un médicament).Pourtant cette dernière avait provoqué l’asthénie (affaiblissement extrême) et parallèlement le dérèglement total de mon organisme avec des symptômes touchant l’ensemble des fonctions principales, tout à la fois les activités nerveuse, sanguine, osseuse…Deux ans après l’arrêt de ce contraceptif je conserve des séquelles, dont certaines parfois handicapantes ; je suis par exemple traitée actuellement (à 24 ans pour rappel) en rééducation perineosphincterienne pour incontinence urinaire par urgenturies. Alors que j’avais une excellente santé avant 2010, j’ai aujourd’hui une circulation sanguine médiocre, comparable à celle d’une dame âgée (impossibilité de tenir des positions jambes ou bras pliés, varices, ma peau marque extrêmement facilement, etc), mais surtout mon système nerveux a été endommagé, j’ai perdu l’efficacité de ma mémoire, la concentration et souffre de troubles du langage. Cela a nui de façon évidente, et nuit encore, à ma rapidité de réaction, et ainsi à ma performance professionnelle et plus simplement à mon aisance relationnelle (et par ricochet à la confiance que j’ai de moi-même et de mes capacités). Ces derniers éléments ont été notamment handicapant lors de mes dernières années d’études. On m’a aussi détecté une astygmatie depuis, et j’ai une baisse conséquente de l’audition…Ces problèmes de santé ne sont qu’une partie des manifestations nocives apparues à la suite de la prise de ce médicament contraceptif. A ces symptômes se sont ajoutés ceux d’un dérèglement hormonal.Depuis l’arrêt de la Désobel Gé 20, j’ai eu la chance de voir certains symptômes disparaître le mois de l’arrêt (dont le premier et « principal » (bien qu’il n’ait pas été nécessairement le plus grave) : une vive douleur ponctuelle récidivante à l’arrière du genou gauche provoquant la perte de portée au moment de la crise) ainsi que certains symptômes annexes comme la digestion relativement améliorée. Petit à petit mes cheveux ont repris un peu de volume, je sens mes défenses immunitaires se reconstituer, les troubles de la sensibilité et les spasmes s’estompent…Je fais de nouveau confiance à mon corps et m’exige d’être confiante pour le présent et l’avenir.Cependant à de très nombreux moments durant ces deux années, l’asthénie constante, l’emballement du rythme cardiaque et/ou les douleurs inhabituelles au cerveau étaient tels par moment, que la thèse de l’arrêt cardiaque ou de l’AVC auquel je suspecte avoir échappé ne tient pas du surréalisme. De fait j’estime être une des rescapées de ce naufrage médical qui aurait pu être évité au vu des multiples incidents (souvent la mort) que cette nouvelle technologie de la santé avait provoqué dans des pays, pour certains nos voisins. A quand une société –justement- dépourvue d’intérêt économique ?