Je m’appelle Esther et je suis née en décembre 1975.
Je n’ai pas eu de soucis majeurs de santé avant cet épisode de ma vie.
Pendant des années j’ai pris la pilule minidosée Minidril et jusque là ça avait l’air de me convenir. En février 2002, après 2 ans d’essais, nous avons accueilli notre 1er bébé, un petit garçon, la grossesse s’est relativement bien passée mais l’accouchement a été un peu plus complexe et s’est terminé en césarienne en urgence. Un peu plus de 18 mois après cette 1ere grossesse, mon généraliste me propose une nouvelle pilule, Méliane, qui serait alors plus appropriée avec ma nouvelle vie de maman, je lui fais confiance.
Nous sommes à l’été 2003, je travaille en pleine canicule dans un accueil sans climatisation et je commence à avoir de forts maux de tête mais d’un seul côté et je ne suis pas sujette habituellement à de fortes migraines, je me dis que c’est la chaleur ! En septembre, j’ai une » crise » avec perte de la vue de quelques secondes (moins d’1 minute) et mal de tête, aux urgences on me dit que c’est une migraine et on me laisse repartir avec des antalgiques. Chaque semaine, j’ai mal à la tête, j’ai arrêté cette pilule, Méliane, au bout d’ 1 mois de traitement il me semble.
Et puis début novembre, j’ai une très forte « crise » , des douleurs violentes d’un côté de la tête alors on retourne aux urgences, ils me mettent sous antalgiques forts, je vomis, ils me disent que c’est une forte migraine, j’ai 27 ans et je rentre chez moi avec une ordonnance de Propofan, profenid, myolastan… 2 jours après la douleur est insupportable, je reste allongée dans le noir, je ne supporte même plus mes chuchotements, je veux m’évanouir… SOS médecins passe et me prescrit un scanner à passer rapidement ! Le lendemain soir, je ne contrôle plus mes gestes et je commence à délirer et je m’en rends compte, mon conjoint pense que ce sont les effets secondaires des antalgiques très forts et me conseille de me reposer ! J’ai vu plusieurs médecins avant et ils ne s’alarment pas alors on reste confiants et je vais me coucher…
Ce matin du 9 novembre 2003, je ne me souviens plus de rien, mais j’arrive à me traîner hors du lit pour retrouver mon conjoint dans la cuisine, je suis paralysée tout le côté droit, je tombe, je ne me souviens pas… Mon conjoint appelle les pompiers et je suis transférée en urgence à l’hôpital de la région, je convulse… Je ne me souviens pas… et quelques heures plus tard je suis transférée par le SAMU en hélicoptère sur Paris pour une trombophlébite cérébrale avec conséquence d’un AVC… Je ne me souviens pas… Je reste 3 jours dans le coma mais les médecins ne savent pas si je vais récupérer ! Finalement, je me réveille, j’ai de légères séquelles physiques, je sors après 10 jours d’hospitalisation mais je vais mettre 2 ans et demi à m’en remettre ! Entre traitements, dépression, perte de cheveux, prise de poids, amnésie, insomnies, difficultés de concentration, gènes dans les mouvements fins côté droit…
Finalement, en 2007 nous avons notre 2eme bébé, un autre petit gars (grossesse très suivie et découverte du syndrome des antiphospholipides), 2eme césarienne en urgence. Un 3eme bébé, une petite fille (grossesse très suivie aussi) viendra enrichir notre petite famille en 2011.
Je serai suivie à vie avec de l aspegic 100 nourrissons (les traitements lourds ont duré surtout 2 ans et demi après mon AVC) et contrôles des anticorps. Les séquelles physiques ne sont pas visibles, j’ai eu de la chance… Mais je dois redoubler d’efforts pour me concentrer et je fatigue plus vite que d’autres alors je préfère travailler à temps partiel !
L astrazeneca pousse à la réflexion sur tout ça car on m’a rapporté des cas de syndrome des antiphospholipides qui se seraient déclarés suite à ce vaccin ! Je pense que la pilule a eu cet effet sur moi…
J’ai mis du temps à comprendre, beaucoup trop de temps ! Et personne dans le médical ne m’a aidé dans ce sens.
J’espère que ce témoignage pourra éclairer d’autres personnes.