Décembre 2014 – diagnostic: embolies pulmonaires bilatérales à 29 ans.
Un diagnostic qui a été fait bien trop tard à mon avis, plus de 5 mois après le début des symptômes.

Août 2014, je commence à me sentir anormalement fatiguée, j’ai du mal à suivre le rythme de vie normal de mes amis trentenaires. Sortant d’une grosse grippe je me dis que ça devrait passer.

La fatigue augmente progressivement jusqu’à novembre, où elle vient s’accompagner de sueurs froides nocturnes, de douleurs à la poitrine et au bras gauche. Je monte difficilement les quelques vingtaine de marches pour arriver à mon appartement et peine de plus en plus pour gravir la petite montée pour arriver au bureau. Après une semaine de travail, je suis tellement épuisée que je passe beaucoup trop de temps sur mon canapé. La famille et les amis se moquent gentiment de ma paresse apparente et pensent qu’elle est due au stress d’un nouveau travail. Un sentiment d’angoisse permanent s’installe et grandit peu à peu, j’ai la conviction que quelque chose ne va pas.

Pendant ces 5 mois, j’ai consulté 5 médecins généralistes différents qui ont tout mis sur le compte du stress. Certains m’ont prescrits des décontractants musculaires et ont même évoqué la possibilité d’un traitement d’antidépresseurs. Ne fumant pas, ne buvant pas excessivement et étant active je ne présentais aucun facteur de risque évident à part la pilule. J’ai pris pendant 10 ans plusieurs pilules, dont Yaz pendant les 5 dernières années, puis Jasmine en novembre 2014, un mois avant le diagnostic.

Malgré un pouls à 100 bpm au repos, les médecins n’ont jamais vu l’urgence de me faire passer d’autres examens. Pourtant j’insistais lourdement en leur disant que mon pouls au repos n’a jamais excédé 60 bpm, on me répondait que les battements cardiaques peuvent augmenter sans s’inquiéter.
Il a fallu que je supplie, presque en larmes, le médecin le 18 décembre 2014, jour de mon 29ème anniversaire, pour qu’il décide de réaliser un scan. Il écrira dans son compte rendu de rendez-vous qu’il n’a rien diagnostiqué d’alarmant mais qu’il réalise les examens par acquis de conscience étant donné que je devais prendre l’avion pour un séjour en Afrique 2 jours plus tard. Le diagnostic tombe : 3 embolies pulmonaires, hospitalisation en urgence pendant 5 jours et traitement d’anticoagulants pendant les 6 prochains mois. Le scan révèle que les embolies semblent avoir un caractère chronique et qu’il est très probable que j’ai fait plusieurs embolies pulmonaires avant que celles-ci ne soient détectées.

Plusieurs analyses ont été faites, à ce jour aucune n’a révélé une prédisposition génétique ou une autre maladie. Il semblerait donc que la pilule contraceptive soit le facteur le plus probant.

On entend souvent parler des effets néfastes de la pilule, J’avais évoqué ce cas avec mon gynécologue il y a un an lors du scandale des pilules de 3ème génération. Il m’avait rassuré en me disant que les « accidents » arrivaient uniquement dans les 1ers mois de la prescription de la pilule. Mon cas démontre que même après 10 ans, le risque d’un événement fatal subsiste toujours. J’aurais préféré en avoir été informée plus tôt.