Ma fille Alexandra est décedée en septembre 2009, elle venait d’avoir 21 ans. Une embolie pulmonaire massive, un arrêt cardiaque, et finalement un oeudème cérebral. Elle avait démarré la prise de la pilule Jasminelle en mai 2009. Elle ne fumait pas, avait une vie saine et était en parfaite santé. Les premiers signes sont apparus en juillet sous la forme d’une douleur au mollet. Elle a vu son médecin traitant, puis un cardiologue. Un caillot a été détecté dans une veine périphérique. Traitement anticoagulant, bas de contention, mais aucune information sur les dangers graves que lui faisait courrir la pilule. Le médecin lui a bien dit qu’il fallait faire attention, mais comment imaginer qu’on peut mourir de la pilule. Elle était en vacances à la maison, sa gynécologue était dans la ville où Alexandra faisait ses études. Le 2 septembre ma fille est rentrée sur sa fac, le 9 pour son anniversaire elle était fatiguée, essoufflée, mais elle a mit ça sur le compte de la fatigue liée à la réinscription en fac. Le 15 dans la matinée j’ai reçu un appel de son copain, elle s’était écroulée le matin en se levant en perdant connaissance. Les pompiers qu’il a immédiatement appelé sont intervenus rapidement, mais son coeur s’était arrêté, ils ont insisté et ont pu le faire repartir, mais trop tard. Nous avons passé son père, son frère, la famille de son copain et moi 4 jours à son chevet à l’hopital. Dès notre arrivée à l’hôpital, la pilule a été pointée du doigt par l’équipe médicale, c’était le seul élément nouveau dans sa vie. Je  n’ai pas voulu y croire, cela m’a semblé trop énorme. Si la pilule pouvait tuer, pourquoi personne ne le disait ? Alexandra est partie sans reprendre connaissance le 18/09/2009. Elle avait un avenir, une vie, des amis, une famille. Tout s’est brisé en 4 jours. Je porte ma souffrance, son copain ne parvient pas à refaire surface … Je suis allée voir sa gynécologue, après avoir consulté le site de l’ANESM. Elle m’a répondu en toute bonne foi semble-t-il qu’elle ne pouvait pas prévoir. Avec mon fils nous avons éffectué des analyses pour détecter une éventuelle anomalie de coagulation, les tests sont négatifs. Combien de vies devront être brisées pour qu’enfin on dise haut et fort la pilule peut tuer, attention !! Il n’est pas question de supprimer la pilule, il faut juste INFORMER. Le médecin traitant d’Alexandra, a pu sauver la vie d’une autre jeune fille qui s’est présentée à son cabinet avec les mêmes symptomes qu’Alexandra. Faut-il qu’un médecin soit sensibilisé par le décès d’une patiente pour pouvoir donner à temps l’information qui peut sauver une vie !