Fin avril 2012 : je ressens de violentes douleurs dans le thorax, surtout la nuit où je n’arrive pas à dormir. Je consulte mon médecin généraliste qui pense à une névralgie. Les douleurs et la sensation de souffle court vont durer près de cinq jours. Les anti inflammatoire et myorelaxants ne changent rien à la situation. Je revois mon médecin qui m’envoie alors chez un ostéopathe. Ce dernier me manipule le bassin et tout le haut de la colonne en faisant craquer les os.
Mais la douleur ne passe pas et deux jours plus tard, elle s’intensifie encore : à chaque inspiration j’ai l’impression d’être transpercée pas des coups de couteau. Mon conjoint décide alors de m’emmener aux urgences. Là, je passe une radio qui ne montre pas grand chose d’anormal sauf un épanchement de la plèvre. L’un des médecins me dit que le problème est sans doute d’ordre rhumatologique et qu’il faudrait que je consulte un service adapté à la gestion de la douleur. Par chance, un autre médecin suspecte autre chose (l’épanchement pleural n’est pas anodin selon lui). On me fait alors une prise de sang. Celle-ci révèlera une quantité élevé de D-Dimères, signant indubitablement un problème de coagulation. Je passe en urgence un angioscanner. Le diagnostic tombe peu de temps après : embolie pulmonaire bilatérale avec infarctus du lobe antérieur gauche surtout.
Je suis alors transportée dans un autre hôpital au service des maladies cardio vasculaires.
J’y resterai 10 jours, gavée de médicaments anti douleur puissants qui déclenchent des diarrhées et des nausées sévères. Je perds 4 kilos et manger devient difficile. Mais les infirmiers et les aides soignants font des merveilles. Leur gentillesse et leur bienveillance me font peu à peu remonter la pente. Les analyses de tout ordre s’enchaînent : recherche de cancer du sein, de l’ovaire, de l’utérus, recherche d’anomalie de la coagulation et recherche de maladie chronique inflammatoire. Tout sera négatif. Je précise que je ne fume pas, que je suis sportive et que j’ai une alimentation très équilibrée. La seule cause de mon accident est la pilule contraceptive de troisième génération. Cela est noté sur le compte rendu hospitalier et ma gynécologue me l’a d’emblée avoué ! (dès la sortie de l’hôpital, sans attendre les résultats des analyses complémentaires !).  Comment les gynécologues, ont ils pu continuer à prescrire en connaissant les risques ? (elle a évoqué devant moi le cas d’une jeune patiente victime d’une embolie pulmonaire massive avec séquelles qui n’avait aucun facteurs de risques hormis la pilule contraceptive).
Annabelle 35 ans.