Bonsoir,
Je souhaite témoigner comme vous toutes car je pensais pouvoir oublier une embolie pulmonaire mais je me rends bien compte que c’est très dur malgré le temps qui passe. Elle est toujours là, à l’esprit, sournoise.
Après avoir pris Varnoline de 1987 à environ 2006, j’ai repris la pilule en février 2008 : cette fois-ci Jasmine, prescrite par une nouvelle gynécologue 2 mois avant (allez savoir pourquoi, je n’ai pas osé la prendre dès la prescription…).
Entre février et fin octobre j’ai ressenti très rarement pendant la nuit des crampes à la jambe droite, mais une crampe… ça ne paraît pas grave. On n’écoute pas son corps dans ces cas-là, on se dit que c’est parti et puis c’est tout. Mais s’installe par la suite une fatigue récurrente lors d’efforts (monter des escaliers, marcher, faire des courses, respirer) : là encore, on se dit que c’est passager, qu’on mène une vie de dingue et que c’est normal que des signes de fatigue apparaissent.
Et puis c’est le « jour J », celui où tout bascule : 4 novembre 2008. Pulsations à 180 mini le matin, qui ne se calment pas. Médecin très inquiet le soir. Urgences. Diagnostic : phlébite + embolie bilatérale massive à 39 ans. « Surtout vous ne mettez plus un pied par terre, madame ». Après mes 7 jours en soins intensifs et 4 jours en cardio, j’ai pu ressortir, armée de bas de contention et d’un première ordonnance de Préviscan (que j’ai pris pendant 18 mois).
Je suis officiellement guérie depuis mars 2010 mais j’ai toujours peur. Le moindre mouvement dans ma jambe (comme l’impression qu’un petit nerf bouge tout seul, vous savez, comme quand notre œil s’affole) m’angoisse au maximum. Même si, évidemment, je ne prend plus de pilule, je me dis « Et si ça revenait ? ».
J’ai lu que les pilules pouvaient aussi déclencher des problèmes de vésicule et… comme par hasard, 2 mois après l’embolie, le 1er janvier 2009 (Bonne Année, Bonne Santé !), j’atterrissais aux urgences pour des calculs à la vésicule biliaire (opérée depuis)…
Je ne sais pas pour vous, mais je n’ose pas reparler de ces moments terribles à mon entourage. Je ne veux pas les embêter. Et pour certains, les 4 ans qui me séparent de cette période devraient avoir suffi pour oublier (pourquoi ressasser tout ça, hein ?). Mais quand c’est là, et qu’on croit avoir oublié mais qu’on n’y arrive finalement pas, que fait-on ? Même si, quand on a échappé au pire, on voit forcément la vie autrement et qu’on veut positiver, ce n’est pas toujours facile de relativiser.
Alors merci à l’AVEP de nous permettre de nous exprimer et de se sentir moins seule. Le débat actuel sur les pilules 3e et 4e génération est très important. Nos témoignages aussi.
Bon courage à toutes et aux familles qui ont perdu l’une des leurs.