Je souhaite apporter mon histoire aux nombreux témoignages déjà présent sur le site. Je précise toutefois, que j'ai eu une thrombose qui a é détectée avant l’embolie.
Je porte mon témoignage pour souligner le manque d'écoute de certains médecin et surtout parler de l'après! Car si aujourd'hui on reconnaît enfin la dangerosité de certaines pilules, il y a très peu d’alternative à la contraception hormonale…

A 17 ans (en 2007), comme j'engage une relation de longue durée, je décide de prendre rendez-vous chez un gynécologue pour me faire prescrire un contraceptif. Après quelques questions d'usage sur les antécédents médicaux familiaux, (sans test sanguins, etc.), et comme j'avais de l'acné et des règles douloureuses, on me prescrit la pilule "Yasminelle". Sans présenter d'autres possibilités de contraception, on me vante son effet sur l'acné et sur les douleurs. Les risques de thrombose sont évidemment évoqué, mais on me rassure par le fait que je ne fume pas.

Avant utilisation, je lis la notice, retombe sur les risques veineux, mais tout médicament à des effets secondaires, et à 17 ans, pense-t-on vraiment avoir une telle maladie?

J'utilise la pilule pendant 2 ans sans problèmes, les effets vantés au départ fonctionnent. Mais en 2009, je dois me faire enlever mes dents de sagesse. Pour ce faire, je dois prendre une médication relativement lourde. Je me renseigne alors auprès des pharmaciens pour savoir si, sous pilule, ces médicaments peuvent avoir un effet négatif. La seule réponse reçue est qu'ils n'altèrent pas l'effet contraceptif.

Après l'opération, un peu assommée, je reste tranquille pendant une journée. Mais le jour suivant je ressent une douleur dans le mollet gauche. Rien d'alarmant toutefois, car cela ressemble à une fatigue musculaire. Mais les jours passent et la douleur persiste. Je prend rendez-vous chez mon médecin traitant qui me dit, je cite : "vous avez dû vous crisper lors de votre opération et vous déchirer un muscle"….! Mais la douleur persiste, parfois elle est insupportable et m'empêche de marcher, d'autres jours je ne la sens presque plus (en fonction de l'avancée du caillot et de sa localisation).

En raison de ses variations, du manque d'autres symptômes (gonflements ou couleur bleuté), je ne m'alarme pas particulièrement, mais reprend un rendez-vous chez mon médecin, en vacances à ce moment. 1 mois et demi passe, la douleur se localise à ce moment à l'aine, et enfin un rendez-vous pour une échographie est prise. Verdict : une thrombose veineuse profonde.

S'en suit un traitement d'une année d'anticoagulant. Après de nombreux test pour déterminer si je présentais des facteurs génétiques, qui se sont avéré négatifs, la faute revient à la pilule.

Après cette année de bouleversements, retour à "la vie normale". Je retourne consulté un gynécologue pour savoir quels contraceptifs s'offrent à moi dorénavant, car suite à ce problème, interdiction formelle d'utiliser un contraceptif hormonal. Evidemment le préservatif est le principal, mais après l'avoir utiliser pendant une année, et toujours dans une relation stable, cela devient contraignant.

J'ai alors reçu des propositions à mon sens moyenâgeuse. Souvent on m'a dit : l'abstinence (toujours avec ironie, mais cela révèle bien la mentalité). On m'a aussi parlé de la technique des températures (mais la fiabilité reste vraiment minime, et je n'avais pas envie que l'avortement devienne mon nouveau contraceptif…). Evidemment, on me parle du stérilet au cuivre, mais à chaque fois c'est avec défiance, en me disant qu'ils ne préfèrent pas le poser sur une femme sans enfant. Grâce à ma détermination, j'ai réussi à ce que l'on m'en pose un.

Ces réactions révèlent à mon sens la mentalité actuelle face à la contraception féminine. La pilule et les hormones par extension, ont é une telle révolution au siècle passé, qu'ils ont totalement submergé le marché, au dépend des recherches sur un autre moyen contraceptif.
De plus, les médecins minimisent les risques tout en prescrivant la pilule à des filles de plus en plus jeune (souvent mal informées).
J'ai entendu un médecin dire qu'il n'y avait pas plus de risque d'avoir une thrombose sous pilule que lorsque l'on est enceinte. Mais une femme enceinte a un suivi particulier, qu'en est-il d'une personne sous pilule?
Dans les notices des médicaments, il y a toujours un paragraphe qui concerne les femmes enceintes, mais qu'en est-il des femmes sous pilule?

Après le scandale du Médiator, combien de cas graves devront nous attendre avant que quelque chose se passe?