Bonjour,

je m’appelle Sophie, j’ai 21 ans et je tenais à témoigner de ce qui m’est arrivé la semaine dernière.

Cela faisait un mois que j’étais essoufflée, que j’avais du mal à monter mes escaliers, que je sentais mon coeur s’emballer au moindre effort. J’étais allée voir la généraliste qui m’avait prescrit la pilule (Jasmine) et elle avait diagnostiqué un rhume qui m’encombrait les bronches, sans amélioration …

Et puis un vendredi, j’ai lu un article du Monde sur les dangers des pilules de 3ème et 4ème générations. La description des symptômes me correspondait étrangement. Ma mère le lit de son côté aussi, en parle à sa gynécologue qui lui rit au nez. Je décide tout de même de retourner consulter ma généraliste, qui me fait faire un test sportif (des flexions) que je termine à bout de souffle. Elle a quitté la pièce pendant ce temps, me retrouve assise au bord du lit. Mon pouls est à plus de 180, elle diagnostique une tachycardie et me prescrit des analyses de sang (thyroïde, fer) et un rdv chez le cardiologue.

Heureusement, mon médecin de famille est un ami et il me prescrit en analyse complémentaire le marqueur de thrombose, les d-dimères. Le lundi suivant, après la prise de sang, c’est le laboratoire qui m’appelle pour me dire de consulter « en urgence » mon médecin. Celui de Nantes est injoignable : au secrétariat, on me fait comprendre qu’il « y a beaucoup d’urgences ». Bon. Heureusement, mon médecin de famille reçoit les résultats aussi, et voit immédiatement le problème : mon taux de d-dimères est à 14500, quand le seuil habituel est à 500.

Sur ses conseils, j’appelle le SAMU, me rend aux Urgences. Là-bas, le médecin balaie les suspicions d’embolie de mon médecin, le taux de d-dimères, met mes difficultés sur le compte de ma non-sportivité (alors que je lui avais précisé faire beaucoup de randonnée). Finalement, après un bilan gazeux supplémentaire « pas parfait », la décision de l’angioscanner est prise, « pour écarter l’hypothèse de l’embolie ». Ce fut le contraire : embolie bilatérale …

Aujourd’hui tout va bien, je sais que j’ai eu beaucoup de chances, je sais aussi que mon cas est rare mais je pense vraiment qu’il y a un souci avec la façon dont cette pilule est distribuée et prescrite. Je suis fondamentalement pour la pilule, je continue à penser que c’est indispensable notamment dans le cadre des Planning Familiaux. Mais il y a un vrai souci avec ces 3ème et 4ème générations, les risques sont trop présents, trop peu connus et mal expliqués. Je n’en veux à personne, je suis simplement très reconnaissante envers tous ceux qui ont témoigné dans le Monde et j’espère sincèrement que mon histoire servira à son tour à ma généraliste, à tous ceux à l’hôpital qui n’y croyaient pas, et à tous (toutes) ceux (celles) qui en entendront parler par ce biais. En attendant qu’une meilleure solution soit trouvée, et rapidement je l’espère.

Sophie