Je souhaite témoigner mon soutien pour les victimes et les personnes ayant perdues des proches à cause d’une pilule contraceptive.
A mon tour de vous raconter mon histoire.

Mon médecin traitant de l’époque, m’a prescrit une pilule oestroprogestative – dont je ne me rappelle pas le nom – pour traitement antiacnéique et des menstruations douloureuses. Ceci, sans prescription de prise de sang ou autre bilan préalable.

Depuis la prise de ce médicament, j’ai é prise de douleurs dans le dos. On m’a prescrit des séances chez un kinésithérapeute. La première séance, le 3 Août 2006, elle a évalué le massage approprié qu’il me faudrait. Je n’ai pas eu le temps d’aller à la seconde séance, j’avais une forte douleur à la jambe gauche, comme l’effet d’une sciatique, j’avais du mal a me déplacer.

Après avoir prise cette pilule pendant 1 mois – j’avais 16 ans – j’ai é victime d’une thrombose veineuse profonde proximale gauche et d’une embolie pulmonaire.
Le matin du 4 Août 2006, je me suis réveillée avec la sensation de ne pas sentir ma jambe gauche. Elle était très lourde et j’avais du mal à respirer. Je me sentais très fatiguée même épuisée depuis quelques temps. Mes mains, mes pieds se trouvaient souvent engourdis, j’avais de nombreuses crampes douloureuses et j’avais maigri.

J’ai é admise pendant 8 jours dans le service Vasculaire de l’hopital Rangueil, à Toulouse. Il m’a é découvert une déficience en Protéine C à 50 %.
J’ai repris les cours en septembre 2006. Je ne pouvais pas faire de sport brusque ou qui pourrait causer des hématomes.

Depuis, je suis sous anticoagulant (Coumadine) à vie et je dois faire des prises de sang tous les mois pour surveiller que mon INR soit bien compris entre 2 et 3.
J’ai suivi une formation le lundi 30 octobre 2006 de 8 H 30 à 16 H 00 afin de mieux gérer mon traitement à sa surveillance au quotidien.
Aussi, je dois faire attention à ce que je mange, comme les légumes verts ou du thé ou encore des abats… afin de ne pas faire trop augmenter ou baisser mon taux de coagulation.
Lorsque je suis malade, je ne peux pas prendre autres médicaments que ceux habituellement indiqué par un médecin, c’est-à-dire Doliprane ou Dafalgan à prise modérée lorsque mes règles sont douloureuses.

Par ailleurs, ce n’est pas facile pour moi encore aujourd’hui de m’adapter à ce traitement. Je ne dois pas oublier de prendre la bonne dose tous les soirs, à heure fixe et être disponible pour effectuer une prise de sang mensuelle ou bimensuelle.
De plus, je suis obligée de rencontrer un médecin régulièrement afin qu’il me prescrive une ordonnance de Coumadine lorsqu’il m’en manque et cela engendre des dépenses importantes lorsque l’on est étudiante et même sans l’être ; ainsi que des délais de remboursement par la Sécurité Sociale très longs. Ce qui veut dire que je devrais en avoir d’avance mais le corps médial ne prescrit que la dose et les boîtes nécessaires sur une courte durée.

Désormais, le plus important est que je ne peux plus prendre de contraceptif et que je devrais programmer à l’avance le désir d’une éventuelle grossesse car, il existe un réel risque de malformation pour le foetus. Je devrais suivre un traitement adapté et injections quotidiennes avec une surveillance soutenue par un spécialiste avant et pendant la grossesse. De ce fait, une organisation, des décisions, frais et déplacements engendrés seront à ma charge et non négligeables.

Si je n’avais pas prise cette pilule, cet accident ne serait peut-être jamais survenu. Il faut reconnaître qu’il a changé ma vie, sans compter l’inquiétude de mes proches.