17 Juillet 2017 au matin. A mon réveil, je sens une petite douleur intercostale du côté gauche, mais cela ne m’inquiète pas plus que ça, je me dis que ça va passer, que j’ai dû prendre une mauvaise position durant la nuit. L’après-midi arrive et je commence à avoir un peu plus mal. Au chômage depuis le mois de mai, et activement à la recherche dans le domaine du secrétariat, je décide donc de ne pas bouger de la journée et de regarder les nouvelles offres sur le site du Pôle emploi.Les heures passent et la douleur est toujours là. Les dolipranes ne calment pas cette souffrance. Le soir arrive puis l’heure de se coucher, et là ça devient pire. Impossible de m’allonger, la douleur me tire énormément et je ne peux plus respirer « à fond ». Je respire donc vraiment doucement et pas complètement pour éviter d’avoir encore plus mal. Je reste donc toute la nuit, assise au bord de mon lit à souffrir.Le lendemain matin, je décide d’appeler mon médecin. J’appelle à 9h mais il faut que j’attende 18h pour un rendez-vous…. La journée est interminable, je suis essoufflée après avoir fait à peine quelques pas et la douleur empire, je ne peux quasi plus respirer.18h. J’explique mes douleurs au médecin. Elle pense à une péricardite et me dit d’aller tout de suite aux urgences. J’appelle ma sœur pour m’y emmener. Les urgences me prennent dans la foulée, et me font passer un tas d’examens : ils prennent la tension, font un électro cardiogramme, radio des poumons mais ne trouvent rien. C’est suite à une prise de sang qu’ils trouvent des coagulants et décident de me faire passer un scanner thoracique. C’est à ce moment-là que le verdict tombe après avoir attendu 5h aux urgences avec tous ces examens : Embolie pulmonaire où un gros caillot est à la limite de mon cœur. Je suis très vite emmenée aux soins intensifs de cardiologie le 18 juillet peu avant minuit. Une infirmière m’a dit que si je n’étais pas venue ici maintenant aux urgences, que je serai certainement décédée le lendemain.On me perfuse, me branche sur la poitrine, le cardiologue arrive et me pose un tas de questions : Fumez-vous ? Avez-vous fait un long voyage récemment ? Avez-vous déjà été opéré ? Des allergies ? D’autres maladies ? Toutes mes réponses étaient négatives. Sauf cette question qu’il a fini par me poser : Prenez-vous la pilule ? Je ne voyais pas le rapport mais oui je prenais la pilule Leeloo depuis octobre 2016 seulement (depuis 9 mois). Pour lui, c’était surement cette pilule qui avait déclenché cette embolie, vu que je n’avais pas d’autres effets déclencheurs, et que mon embolie est apparue durant la première année d’utilisation de Leeloo.Ma mère a également fait une embolie pulmonaire en 2015, mais suite à cela, c’est le cancer du sein qui a été découvert, donc pas de rapport avec moi, d’après le cardiologue.Je reste donc 4 jours alité en soins intensifs où les prises de sang continuent et où je passe un doppler pour voir si je n’ai pas de phlébite, et ouf ! Je n’en ai pas. Je passe ensuite au service cardiologie les 5 jours d’après. On me prescrit Eliquis comme anticoagulants pour 6 mois dans un premier temps.Actuellement, je consulte régulièrement mon cardiologue pour des examens, voir si je supporte le traitement. Et je consulte également un hématologue pour faire des recherches plus poussées concernant cette embolie et savoir si j’aurai le traitement au long cours. J’attends donc ces résultats pour en savoir plus.Après cet épisode, je suis restée 3 mois en arrêt, durant lequel j’ai dû refuser 6 postes en secrétariat en CDD et CDI…. Aujourd’hui, je n’ai donc plus de boulot, plus de chômage, j’ai perdu beaucoup à cause de cette embolie, mais heureusement, je n’ai pas perdu la vie. J’ai été pris à temps.Je pense à toutes ces jeunes filles qui n’ont pas eu la même chance que moi et d’autres… Les pilules avec ostéogènes comme ma pilule Leeloo sont les plus dangereuses d’après les cardiologues que j’ai pu consulter ainsi que l’hématologue. Il faut privilégier les pilules micro progestatives (sans œstrogènes pour éviter un plus gros risque d’embolie, ou d’AVC)… mais après ce édque j’ai vécu, je ne compte même pas reprendre une pilule, même si elle est juste micro progestative, car je garderai toujours cette peur de la récidive malgré tout. Je compte bien laisser mon corps sans contraception maintenant. Je pense qu’il ne s’en portera que mieux.